Histoire

Construction de l’église

La paroisse est mentionnée pour la première fois en 1371. Elle dispose alors d’une chapelle probablement construite au XIIIe siècle. Malgré l’agrandissement de la nef en 1747, l’édifice est trop petit et les habitants du village obtiennent en 1779 l’autorisation de la détruire afin d’en faire édifier une nouvelle.

La tour est conservée et remployée par Nicolas Alexandre Salins de Montfort dans son projet de 1780. C’est sur celle-ci que se concentrent les travaux de l’architecte Alexandre Matuszynski en 1853 : il ajoute un étage, conforme les baies du troisième niveau à celles de l’agrandissement et remplace le toit en bâtière par une flèche. La sacristie, qui se trouvait au rez-de-chaussée de la tour, est déplacée à cette occasion.

Lors de la campagne de travaux suivante, en 1855, la nef est allongée de 10 mètres. Le portail est alors remployé in extenso, les portails latéraux probablement recentrés et le pignon occidental refait.

Dans l’enclos, croix de cimetière de 1750 et oratoire représentant le Mont des Oliviers, un passage de la Passion selon Saint Luc. Il est érigé par le chanoine Lang (1816-1895), curé de la paroisse Saint-Nicolas de Haguenau, pour ses parents.

Mobilier

L’ensemble du mobilier d’église (maître-autel, autels secondaires, retables, tabernacle, lambris et chaire à prêcher) ont été réalisés par le menuisier ébéniste Laufer de Haguenau à la fin du 18e siècle (~1784).

Chaire à prêcher

L’escalier droit à rampe mène à la cuve, parée de deux panneaux en bas-relief illustrant les paraboles du Bon Pasteur et du Semeur. L’abat-voix est orné de la colombe et sommé d’une statuette de saint Jean Baptiste.

Les tableaux

Maître-autel : 18e siècle ;
Autels latéraux :

  • tableau de l’Assomption par le peintre Michel Feurer en 1901 ;
  • tableau de la Sainte Famille par le peintre Robert Moor en 1946.

Le maître-autel

Il se compose d’un tombeau rectangulaire avec un panneau central flanqué de pilastres cannelés, d’un gradin droit et d’un tabernacle de plan galbé. Au-dessus du tableau d’autel représentant Saint Michel terrassant le dragon, le fronton porte une figure de Dieu le Père sur une gloire en bois doré. Le tabernacle (scène des disciples d’Emmaüs sculptée en bas-relief) est flanquée de symboles liturgiques.

Orgue

L’orgue a été construit par Edmond-Alexandre ROETHINGER,
inauguré le 14 juillet 1950

Il est caractéristique des instruments réalisés grâce aux « dommages de guerre ». La Composition, par rapport à ces contemporains, s’écarte un peu du « Néo-classicisme » encore très à la mode pour se tourner vers des couleurs plus romantiques.

L’orgue Roethinger est déjà le cinquième du lieu.

Le premier avait été construit en 1786 par Goerg HLADKY.

Le Buffet (en sapin) du deuxième orgue provenait des Dominicains de Haguenau et fut installé à Niederschaeffolsheim en 1802. On ne sait pas grand-chose de cet instrument sinon qu’il fut réparé à deux reprises par SILBERMANN et qu’il était assez mauvais. Son Buffet fut déménagé en 1855 à Bernolsheim. Un témoignage rapporte que l’inscription « MDCCC » (1800) figurait dans sa partie centrale.

Le troisième orgue a été construit en 1858 (3 ans après l’agrandissement de l’église) par la Maison STIEHR-MOCKERS. Il avait 29 jeux avec un positif de dos (second clavier).

L’orgue Stiehr fut reconstruit et pneumatisé en 1912 par la Maison RINCKENBACH. Les tuyaux de façade ont été réquisitionnés en 1917 et Joseph Rinckenbach posa une nouvelle soufflerie en 1922. Cet instrument a été relevé par Edmond-Alexandre Roethinger en 1936.

L’édifice ayant été gravement endommagé en 1944, l’orgue a été démonté. En 1950, c’est un orgue neuf qu’il fallut reconstruire en ré-employant une partie de la tuyauterie Stiehr et Rinckenbach qui restait.

Celui-ci a été restauré en 1972 et est toujours entretenu par l’entreprise KOENIG.

Il contient 1643 tuyaux.

Presbytère

Le Presbytère a été construit en 1747 d’après la date gravée sur sa porte d’entrée.


Sources
A la découverte des orgues d’Alsace
P. MEYER-SIAT, « Stiehr-Mockers », AEA XX (1972-73)
M. BARTH, « Elsass, ‘Das Land der Orgeln’ im 19. Jahrhundert », AEA XV (1965-66)
Photo Creative Commons de Ralph Hammann, 2012